C'est un vieil homme debout à l'arrière du bateau.
Il regarde la côte se rétrécir jusqu'à devenir un mince filet, une ligne de terre bordant l'océan. A quoi pense t-il à ce moment présent ? Son pays, la terre de ses ancêtres s'éloigne de son coeur, de tout son être. Le meilleur ou le pire est à venir. Il est le plus âgé parmi ses compagnons. Tous comme lui, navigateurs d'un jour ; ces fugitifs d'un territoire qui leur permet à peine de survivre. Ils se sont lancés dans le projet insensé d'atteindre une contrée fertile. Tous gardent à l'esprit l'image d'un paradis en exil. On leur a dit. C'est promis. Il est des pays où les euros coulent à flot, où la nourriture déborde grassement des étals des supermarchés, où l'emploi demeure pour qui veut travailler. "Et si vous manquez de quelque chose, vous serez pris en charge. l'Etat est là pour ça". Le refrain du passeur a marqué les esprits.
Pourtant le vieil homme aurait pu poursuivre sa vie parmi les siens.
(copyright gisèle meunier déc 2008)
(suite de la nouvelle sur demande)
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