16.10.08

Se réjouir ou avoir honte ?

Je ne comprends plus. Je me demande si j'entends bien ce qui se dit sur les ondes de mon poste de radio.
Hier je recevais au courrier une demande d'aide financière pour une action contre la faim. Une seringue pour prouver comment on administre médicaments et nutriments aux malheureux enfants rachitiques, n'ayant plus la force d'entrouvrir les lèvres. La veille un appel de la Croix Rouge, enveloppe prétimbrée pour le retour, et encore une demande d'Handicap International pour les enfants meurtris par les guerres ou l'absence de soin.
A mon réveil, le poste annonce qu'un paysan père d'un petit enfant de deux ans, en Ethiopie, n'avait pas l'argent nécessaire pour emmener son bébé au centre de soin. Toute la population souffrait du manque de pluie et les récoltes étaient très largement insuffisantes. Il n'avait presque rien pu vendre de sa très maigre récolte, et bien sûr il n'avait rien pour nourrir sa famille. Ils font cuire des racines, d'on ne sait quoi, qu'ils transforment en une espèce de bouillie, un genre de pain.
Tout cela annoncé parmi les milliards virtuels d'euros ou de dollars échangés ou mis à l'abri pour certains, la crise financière. Elle affecte surtout ceux qui n'ont rien. Ils auront désormais moins que rien...
En effet plus d'un milliard d'êtres humains n'ont rien à manger.
Puis environ une heure plus tard, sur la même station de radio, il est question de faire entrer au patrimoine de l'UNESCO, la qualité de la cuisine française. Je ne dénigre absolument pas les talents de nos grands chefs, et on peut en être fier. La cuisine est bien un des fleurons de notre pays, dans le monde entier.
Mais n'était-il pas indécent de placer ce sujet à ce moment, alors que nous entendons parler partout de la lutte contre la faim. Pour le prix d'un plat chez un de ces grands chefs, combien de familles pourraient-on nourrir en Afrique ou ailleurs ?
La passion, le talent, la qualité de ces grands cuisiniers ne fait aucun doute. J'aime aussi les bons plats. Pourtant je me sentais gênée d'entendre vanter ces bons produits en ayant encore à l'esprit ce que j'avais entendu une heure plus tôt sur la famine, et lu le courrier des associations humanitaires. Où va le monde ?
(article publié dans certains journaux de la presse régionale).

6.10.08

Pourquoi Ecrire ?

Vous êtes-vous déjà posé la question ?
Tentez d'y répondre sans trop réfléchir... Vous vous étonnerez vous-même.

Et pourquoi lisez-vous ?
Trouvez-vous un rapport entre ces deux activités ?
Vous paraissent-elles complémentaires ?

Plaisir pour les uns, corvée pour les autres, bonheur suprême de jouer avec les mots, tout comme un musicien s'amuse avec les notes de musique...

Plaisir, besoin, jouissance, corvée, torture mentale... de la souffrance à la folie ou à la jouissance sensuelle, n'atteindrait-elle pas le paroxysme de la passion ?
G M 31/12/2008

Pourquoi écrire ?

Un écrivain se pose t-il la question ? Il ne saurait peut-être pas y répondre !
Pourquoi vouloir laisser une trace, une empreinte des pensées les plus farfelues ou les plus intimes ? Pourquoi ne pas les laisser s'envoler, nous échapper et atteindre le firmament vers un ailleurs, un autre temps, un univers ?
Quelquefois, le papier sur lequel je trace des mots, est comme un mouchoir où je peux verser des larmes lorsque la peine coule à flot.
Ecrire c'est un bouquet de fleurs que l'on offre en quelques vers pour dire "Je t'aime".
Ecrire c'est comme une hirondelle qui porte le message du printemps à une demoiselle.
Ecrire c'est quelquefois le bandeau noir d'un faire-part annonçant le départ d'un parent, d'un ami.
Ecrire c'est tracer des mots que l'on ne peut se dire.
Ecrire c'est passer du temps à broyer du papier blanc pour ne pas mâcher des idées noires.
Ecrire c'est peut-être quelquefois souffrir, c'est perdre aussi du temps, mais garder en mémoire toutes nos histoires, nos pensées.