2.3.10

D'Halifax à New-York


Le soleil a disparu.
Non le soleil n'a pas disparu ;
Il est là-haut, caché.
Vous ne pouvez le voir vous, du carré des vaches.
Il éclaire le firmament, au delà des nuages.
Je l'ai vu bien perché au-dessus de l'avion.
Il narguait les cumulonimbus, menaçant de les échauffer,
Et ainsi de les faire pleurer.
Parfois les humains n'aiment pas que les nuages se vident.
Ils rouspètent après le soleil qui ne vient pas
Et fait mouiller la terre.

Et lui le soleil bien plus loin dans l'espace,
Il se moque de tout cela et continue de briller,
Universelle étoile !

Au-dessus des nébulosités, je l'ai vu le soleil.
Il rayonnait en maître, sur les vents, les courants.
Il brillait de mille feux sur un lit cotonneux,
Velouté et mousseux comme un coussin de neige.
Il avait sorti ses pastels,
Étalant des rosés veloutés jusqu'aux bleus nuancés.
L'éclat de sa lumière aveuglait le pilote,
L'obligeant à s'orienter grâce à son appareillage automatique;

Lorsque par endroits les nimbus se contractent,
Se dessine un filet d'or dirigé vers la terre.
Alors on voit renaître sur les visages humains,
Des sourires, des "peut-être, il fera beau demain".
Il reviendra, non il n'était pas perdu.
Juste un peu fâché du sort réservé à notre planète.
Il est sa source de vie depuis tant de millénaires
Qu'il craint pour elle, le châtiment de l'homme.

Alors, tu vois, là où tu poses tes pas,
Le grand frère s'inquiète et boude quelquefois.

Gisèle Meunier 28 février 2010

Aucun commentaire: